6ème Session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU
Genève, 10 - 28 septembre 2007
3ème point de l'ordre du jour,
17 septembre 2007
Orateur : M'Hamed M. Cheikh
[ VIDEO/Webcast English + Français]
Débat thématique sur la promotion de tous les droits de l'homme, civils politiques, économiques, sociaux et culturels y compris le droit au développement.
Monsieur le Président,
Le mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies (ISMUN) insiste sur l'impérieuse nécessité de promouvoir, de protéger et de défendre les droits de l'homme y compris le droit au développement qui sont une quête commune et une responsabilité partagée sans lesquelles il n'y a guère de progrès possible, ni de paix stable et encore moins de sécurité collective.
Dans cette enceinte, nous savons tous combien les questions qui concernent les droits des peuples sont intimement liées à celles des droits de l'homme car l'occupation d'un pays engendre inéluctablement des violations des droits de l'homme et le Sahara Occidental en est un exemple flagrant.
Et comme c‚est le cas pour toutes les puissantes occupantes, le Maroc ne se contente pas seulement d'occuper illégalement le Sahara Occidental en réprimant ses habitants pour les empêcher d'exprimer leur aspiration à leur liberté et à leur indépendance, mais il accapare, tout aussi illégalement ses richesses naturelles. La question des ressources constitue, bien entendu, un aspect particulier mais très important du problème plus général du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et à décider de l'utilisation de leurs richesses.
En plus de la pratique récurrente de la torture ou des traitements inhumains et dégradants, des enlèvements et du phénomène de la disparition qui a pris des proportions effrayantes, les autorités marocaines n'épargnent aucun effort afin de se débarrasser des jeunes sahraouis contestataires en les poussant à l'immigration illégale vers l'Espagne.
L'épisode tragique des milliers de clandestins qui tentaient de rejoindre l'Espagne via les enclaves de Ceuta et Melilla, et le drame des subsahariens abandonnés à leur sort, sans eau, ni vivres en plein désert et en plein été par les forces de sécurité marocaines a secoué fortement l'opinion publique internationale.
Cette situation est, bien entendu, la résultante d'un conflit politico-militaire suite à l'invasion et à l'occupation du territoire du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 comme le reflètent, de manière on ne peut plus claire, les recommandations du rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l‚homme, fruit d'une mission qui a enquêté en mai et juin 2006 sur la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental et dans les Campements de réfugiés sahraouis, et dont on attend toujours la publication.
"Le droit d'autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental doit être assuré et mis en place sans attendre (...). Presque toutes les violations des droits de l'homme (...) se nourrissent de la non-application de ce droit fondamental", note le rapport du haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
Monsieur le Président,
Le Sahara Occidental est un pays dont le peuple s'est vu dénier ses libertés les plus fondamentales et ses droits fondamentaux bafoués, au premier rang desquels son droit inaliénable à l'autodétermination qui est gravé dans toutes les chartes internationales et dans la loi humaine.
Et puisque ce peuple ne revendique aucun droit qui ne soit le sien, qui ne lui soit reconnu par le droit international, il ne peut abdiquer son droit à la tenue d'un référendum d'autodétermination, lequel constitue l'expression naturelle pour tout peuple opprimé à choisir sa liberté et sa dignité.
Je vous remercie