Mohamed Lamin Ahmed:
J'ai toujours évité, durant les décennies passées, d'écrire ou de commenter des événements qui peuvent mettre en relief ma propre personne, considérant que cela peut occulter le processus de la vaillante lutte que continue de mener le peuple sahraoui, étant seul habilité à écrire sur ses sacrifices légendaires.
Et puisque toute règle à une exception, celle qui vérifie l'axiome, ici, réside dans la demande qui m'a été adressée par le comité suisse de soutien au peuple sahraoui de leur livrer un peu de mes souvenances, sachant - comme témoignage historique - que ce même comité suisse est la première organisation humanitaire au niveau européen et mondial à s'être solidarisée avec le peuple sahraoui. Peut-être que cela aussi a contribué pour beaucoup à me délier un peu la langue.
Cependant il y a une réalité incontournable qu'il conviendrait de prendre en considération. Il y a des choses qu'on ne peut pas publier à l'heure actuelle, et si la guerre de libération devait se prolonger davantage, des souvenirs importants pourraient être ensevelis avec les acteurs qui les ont élaborés, ou qui ont participé à leur élaboration. A les livrer maintenant, avant terme, ces acteurs perdront leur considération d'hommes d'état bien que la faiblesse est humaine.
En effet, si l'homme d'état révèle seulement 5% des secrets de l'état ou du mouvement de libération auxquels il appartient, il aura versé dans l'imprudence, ou même dans l'irresponsabilité. Encore qu'il serait malveillant de s'adonner aux récriminations contre ceux dont les positions étaient louables dans une étape difficile, et qui, pour des considérations propres, ont reculé ou révisé leurs positions. Partant de là, je me trouve obligé de diriger mon choix sur des événements précis. La mémoire peut me faire parfois défaut, je demande à mes amis de m'en excuser. Peut être qu'à l'avenir des temps meilleurs me permettront de laisser libre cours à ce que j'ai écrit dans mes mémoires personnelles, sans pour autant verser dans l'individualisme.
Et puisque toute règle à une exception, celle qui vérifie l'axiome, ici, réside dans la demande qui m'a été adressée par le comité suisse de soutien au peuple sahraoui de leur livrer un peu de mes souvenances, sachant - comme témoignage historique - que ce même comité suisse est la première organisation humanitaire au niveau européen et mondial à s'être solidarisée avec le peuple sahraoui. Peut-être que cela aussi a contribué pour beaucoup à me délier un peu la langue.
Cependant il y a une réalité incontournable qu'il conviendrait de prendre en considération. Il y a des choses qu'on ne peut pas publier à l'heure actuelle, et si la guerre de libération devait se prolonger davantage, des souvenirs importants pourraient être ensevelis avec les acteurs qui les ont élaborés, ou qui ont participé à leur élaboration. A les livrer maintenant, avant terme, ces acteurs perdront leur considération d'hommes d'état bien que la faiblesse est humaine.
En effet, si l'homme d'état révèle seulement 5% des secrets de l'état ou du mouvement de libération auxquels il appartient, il aura versé dans l'imprudence, ou même dans l'irresponsabilité. Encore qu'il serait malveillant de s'adonner aux récriminations contre ceux dont les positions étaient louables dans une étape difficile, et qui, pour des considérations propres, ont reculé ou révisé leurs positions. Partant de là, je me trouve obligé de diriger mon choix sur des événements précis. La mémoire peut me faire parfois défaut, je demande à mes amis de m'en excuser. Peut être qu'à l'avenir des temps meilleurs me permettront de laisser libre cours à ce que j'ai écrit dans mes mémoires personnelles, sans pour autant verser dans l'individualisme.
La proclamation de la République sahraouie
Vers la fin du mois de janvier 1976, et à l'issue d'une réunion du Comité Exécutif du Front Polisario, son Secrétaire Général, le Martyr El Ouali Moustapha Sayed, a été chargé, en compagnie de Brahim Ghali, membre du Bureau Politique, de se diriger vers les pays du Sahel, et précisément au Mali, à travers la route saharienne. Le communiqué sanctionnant cette réunion stipulait que l'Organisation sera dirigée, en l'absence de son Secrétaire Général, par Mahfoud Ali Beiba. Un communiqué qui devait par la suite inquiéter nos amis libyens qui ont pensé qu'El Ouali avait été victime d'un complot. El Ouali et son compagnon étaient arrivés entre temps à Bamako au cours de la première semaine de février, après les rudes épreuves d'une route très difficile, surtout en saison des pluies. Ils rencontreront l'ancien président malien, Moussa Traoré, mais seront contraints, faute de moyens financiers, d'arrêter leur tournée à sa première étape et de repartir vers la France pour se rendre ensuite en Libye. Les inquiétudes des amis libyens seront ainsi dissipées par l'arrivée d'El Ouali chez eux.
Au cours de cette même réunion du Comité Exécutif, l'idée de la constitution d'un gouvernement en exil et de sa portée interne et externe avait été abordée. L'opportunité de cette initiative, qui viendrait combler le vide juridique que ne manquerait pas de laisser le retrait de l'Espagne du Sahara Occidental, avait également été examinée.
Ces événements se déroulent au moment où la guerre fait rage sur les deux fronts Nord et Sud, et où les avions marocains déversent leurs cargaisons mortelles de napalm et de phosphore sur les camps de réfugiés. Nos deux envoyés reviendront de Libye convaincus de l'idée de la proclamation de la République et avec ses statuts provisoires, alors que l'OUA discutait au niveau du Conseil ministériel de la reconnaissance du Front POLISARIO comme mouvement de libération. La question sera par la suite dépassée par la proclamation de la république sahraouie.
La RASD sera donc proclamée par le Secrétaire Général du Front POLISARIO et consacrée par un communiqué du Conseil National provisoire. L'euphorie sera générale au sein des citoyens et des combattants sahraouis en dépit des atrocités de la guerre et des bombardements des camps d'Oum Dreiga et de Tifariti. Cette proclamation sera largement commentée par les médias de l'époque. Elle comblera le vide juridique et enterrera pour de bon la question de la reconnaissance par l'OUA du Front POLISARIO en tant que mouvement de libération.
Au cours de cette même réunion du Comité Exécutif, l'idée de la constitution d'un gouvernement en exil et de sa portée interne et externe avait été abordée. L'opportunité de cette initiative, qui viendrait combler le vide juridique que ne manquerait pas de laisser le retrait de l'Espagne du Sahara Occidental, avait également été examinée.
Ces événements se déroulent au moment où la guerre fait rage sur les deux fronts Nord et Sud, et où les avions marocains déversent leurs cargaisons mortelles de napalm et de phosphore sur les camps de réfugiés. Nos deux envoyés reviendront de Libye convaincus de l'idée de la proclamation de la République et avec ses statuts provisoires, alors que l'OUA discutait au niveau du Conseil ministériel de la reconnaissance du Front POLISARIO comme mouvement de libération. La question sera par la suite dépassée par la proclamation de la république sahraouie.
La RASD sera donc proclamée par le Secrétaire Général du Front POLISARIO et consacrée par un communiqué du Conseil National provisoire. L'euphorie sera générale au sein des citoyens et des combattants sahraouis en dépit des atrocités de la guerre et des bombardements des camps d'Oum Dreiga et de Tifariti. Cette proclamation sera largement commentée par les médias de l'époque. Elle comblera le vide juridique et enterrera pour de bon la question de la reconnaissance par l'OUA du Front POLISARIO en tant que mouvement de libération.
La constitution du premier gouvernement de la RASD
Réuni le 28 février 1976, le Comité éxécutif a examiné la nouvelle situation créée par la proclamation de la RASD et a décidé, sur proposition du Secrétaire Général du Front POLISARIO, de procéder à la constitution du premier gouvernement sahraoui en exil, auquel sera assigné la mission de promouvoir la reconnaissance de la jeune république.
La date sera fixée au 4 mars 1976 au niveau national. Le communiqué annonçant la nouvelle devait être diffusé simultanément dans trois capitales africaines. Conakry, puisque le Président Ahmed Sékou Touré avait été le premier président africain à avoir reçu une délégation du Front POLISARIO en novembre 1974. Tripoli puisque le leader libyen était le premier à soutenir matériellement, moralement et militairement, la lutte du peuple sahraoui. C'est également de Libye qu'El Ouali avait rapporté l'idée de la proclamation de la RASD. Enfin Alger, qui avait affirmé son soutien historique au peuple sahraoui qui fuyait le génocide.
La date sera fixée au 4 mars 1976 au niveau national. Le communiqué annonçant la nouvelle devait être diffusé simultanément dans trois capitales africaines. Conakry, puisque le Président Ahmed Sékou Touré avait été le premier président africain à avoir reçu une délégation du Front POLISARIO en novembre 1974. Tripoli puisque le leader libyen était le premier à soutenir matériellement, moralement et militairement, la lutte du peuple sahraoui. C'est également de Libye qu'El Ouali avait rapporté l'idée de la proclamation de la RASD. Enfin Alger, qui avait affirmé son soutien historique au peuple sahraoui qui fuyait le génocide.
Conakry devait par la suite refuser de recevoir notre délégation, tandis que la Libye et l'Algérie acceptèrent de répercuter la naissance du premier gouvernement sahraoui à partir de leur capitales respectives.
Depuis lors la Guinée Conakry va demeurer jusqu'à nos jours dans la file des adversaires des Sahraouis.
Je voudrais mentionner, pour l'histoire, que Madagascar fut le premier pays à reconnaître la RASD. Il sera suivi par le Burundi et l'Algérie, puis les reconnaissances se succéderont.
Depuis lors la Guinée Conakry va demeurer jusqu'à nos jours dans la file des adversaires des Sahraouis.
Je voudrais mentionner, pour l'histoire, que Madagascar fut le premier pays à reconnaître la RASD. Il sera suivi par le Burundi et l'Algérie, puis les reconnaissances se succéderont.
L'intervention française par ses avions "jaguars"
Personne ne pouvait imaginer qu'une puissance mondiale, membre du Conseil de Sécurité, pourrait intervenir contre des unités de guérilla. La France s'est abaissée jusqu'à ce niveau en utilisant ses avions «Jaguars» contre nos combattants, en octobre 1977, dans le Sud de la région de Tiris Zemmour et au Nord de la Mauritanie.
Cette intervention, qui fera prendre à la guerre une nouvelle tournure, a engendré un grand nombre de victimes, en majorité des prisonniers de guerre mauritaniens. L'aviation avait utilisé des bombes au phosphore et d'autres armes incendiaires.
Les Français avançaient comme prétexte que le mouvement (Front POLISARIO) était un prolongement du communisme. Pour l'histoire, j'affirme qu'il n'en est rien et que nous n'avons jamais reçu de soutien du bloc de l'Est et encore moins de l'URSS.
Pour étayer ce que j'avance ici je vous livre le contenu de l'entretien qui s'est déroulé entre le chef de la délégation sahraouie et la délégation soviétique en marge de la Conférence du peuple Arabe à Tripoli en novembre 1977, après la visite du Président égyptien défunt, Anouar Sadate, à El Qods. Le chef de la délégation soviétique a reproché aux Sahraouis de ne pas avoir fait l'éloge de ce qu'on appelait dans le temps le bloc socialiste, et le délégué sahraoui a répondu «nous remercions ceux qui nous soutiennent, apportez-nous votre soutien et attendez-vous à nos éloges par la suite». Dans cette optique je tiens à rappeler que, durant toute notre guerre de libération contre le Maroc, le Front POLISARIO n'a jamais reçu un seul fusil, ni une seule cartouche de l'URSS, et encore moins des pays qui tournaient dans son orbite. Ce bloc s'est contenté de soutenir la résolution adoptée annuellement par l'Assemblée Générale des Nations unies relative audroit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Cette intervention, qui fera prendre à la guerre une nouvelle tournure, a engendré un grand nombre de victimes, en majorité des prisonniers de guerre mauritaniens. L'aviation avait utilisé des bombes au phosphore et d'autres armes incendiaires.
Les Français avançaient comme prétexte que le mouvement (Front POLISARIO) était un prolongement du communisme. Pour l'histoire, j'affirme qu'il n'en est rien et que nous n'avons jamais reçu de soutien du bloc de l'Est et encore moins de l'URSS.
Pour étayer ce que j'avance ici je vous livre le contenu de l'entretien qui s'est déroulé entre le chef de la délégation sahraouie et la délégation soviétique en marge de la Conférence du peuple Arabe à Tripoli en novembre 1977, après la visite du Président égyptien défunt, Anouar Sadate, à El Qods. Le chef de la délégation soviétique a reproché aux Sahraouis de ne pas avoir fait l'éloge de ce qu'on appelait dans le temps le bloc socialiste, et le délégué sahraoui a répondu «nous remercions ceux qui nous soutiennent, apportez-nous votre soutien et attendez-vous à nos éloges par la suite». Dans cette optique je tiens à rappeler que, durant toute notre guerre de libération contre le Maroc, le Front POLISARIO n'a jamais reçu un seul fusil, ni une seule cartouche de l'URSS, et encore moins des pays qui tournaient dans son orbite. Ce bloc s'est contenté de soutenir la résolution adoptée annuellement par l'Assemblée Générale des Nations unies relative audroit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Evénements divers
Au cours d'une visite officielle qu'il effectuait au Bénin en septembre 1977, le président du Conseil des Ministres, qui s'apprêtait à quitter le Bénin vers le Sahara Occidental, devait modifier ce parcours par une étape inhabituelle. A onze heure du soir, le Président togolais en personne était au bout du fil pour lui demander de passer à Lomé cette même soirée. Une réception protocolaire eut lieu à l'aéroport, dirigée par le Ministre togolais de l'information, et l'hébergement dans une belle villa couronna cette réception. Très tôt le matin, le protocole nous communiqua que le Président Ayadéma nous attendait pour le petit déjeuner au Palais présidentiel. Sans détours, Ayadéma nous informa que le Président français, Valéry Giscard d'Estaing, lui avait demandé d'intercéder auprès du Front Polisario pour les six coopérants français capturés le 1er Mai 1977 à Zouérate, au cours d'une opération sans précédent qui avait visé cette ville minière, noeuds névralgique de l'économie mauritanienne. Six hommes, auxquels viendront s'ajouter par la suite deux cheminots capturés sur la voie ferrée qui relie Zouérate au littoral atlantique à Nouadhibou. Ayant posé comme condition préalable le secret de nos contacts, et aucune référence aux médias, nous serons surpris, dans l'avion qui nous ramenait le jour même à Alger, par la diffusion de la nouvelle sur les ondes de Radio France Internationale. Le speaker annonçait que le Président togolais avait réaffirmé, après son entretien avec un haut responsable sahraoui, que les huit français se trouvaient entre les mains des Sahraouis et se portaient très bien. Des pourparlers entre la France et le Front POLISARIO seront alors engagés pour aboutir à la libération de ces huit personnes en octobre 1977. En octobre 1980 une délégation sahraouie, conduite par le Président du Conseil des Ministres, a participé aux festivités marquant l'indépendance de la Corée du Nord. Ayant transité par Moscou, passage obligé des lignes aériennes, la délégation a été reçue par le comité Afro-Asiatique de solidarité. En marge de ces entretiens, la délégation sahraouie avait demandé une rencontre avec des responsables du parti communiste soviétique. Ce dernier nous envoya son responsable des relations extérieures. Nous lui avons brossé un tableau sombre du calvaire du peuple sahraoui et exprimé notre consternation devant la position soviétique. «Vous prétendez que vous êtes des hommes de principes, alors que vous n'êtes en réalité que des gens qui cherchent leur intérêt. Dans le cas contraire, comment expliquez-vous le contrat du siècle sur le phosphate que vous avez signé avec le Maroc ? Et que dire de l'armada de chalutiers soviétiques qui pillent les richesses halieutiques du Sahara Occidental occupé», avait attaqué le délégué sahraoui. Interpellé par ces propos directs, le responsable soviétique répliquait: «Vous n'êtes pas communistes, vous êtes plus proches de l'Occident. En plus, les armes que vous utilisez sont de fabrication soviétique». «En tout état de cause, vous êtes une puissance mondiale et vos armes se retrouvent au Maroc. Avez-vous adopté la même position avec notre ennemi ? Et vous n'avez pas répondu à nos questions» avons nous répliqué. Sur ces entrefaites l'entretien prendra fin sans résultat.
Je ne me perdrai pas en conjectures pour énumérer les différentes armes prises à l'armée marocaine, ni à préciser l'origine de leur fabrication, cependant je voudrais ici rappeler que 56 chars T55 de fabrication soviétique figuraient parmi les armes lourdes détruites par l'Armée de Libération Sahraouie au cours de l'opération militaire historique de Lebeiratt en 1979.
Je ne me perdrai pas en conjectures pour énumérer les différentes armes prises à l'armée marocaine, ni à préciser l'origine de leur fabrication, cependant je voudrais ici rappeler que 56 chars T55 de fabrication soviétique figuraient parmi les armes lourdes détruites par l'Armée de Libération Sahraouie au cours de l'opération militaire historique de Lebeiratt en 1979.
Mars 1984
Une délégation américaine de 20 membres, comprenant des responsables de l'administration, et conduite par le congressman M. Wolpe, devait rencontrer le Front POLISARIO dans les camps de réfugiés. La tempête de sable qui se sévissait ce jour sur Tindouf les a contraints à se rabattre sur Alger. Ils seront reçus par le Ministre de l'enseignement de l'époque, qui était de passage à Alger.
L'entretien entre les deux parties, qui s'est déroulé dans les locaux de l'ambassade sahraouie, a été marqué par les propos de l'américain qui affirmait que «le roi du Maroc est un allié des américains alors que le Front POLISARIO fait partie du mouvement communiste mondial» (rappelez-vous les propos du responsable soviétique cité plus haut).
Voyez-vous nous sommes les victimes des grands.
Nous avons alors soutenu que «les Sahraouis n'ont rien contre la
personne du roi, ni contre la royauté au Maroc. Ils se sont érigés contre l'annexion de leur patrie par la force et le colonialisme marocain. Ils ne veulent pas de coalition avec qui que ce soit, parce que cette sorte de dépendance ne va pas dans le sens de leurs intérêts».
«La Libye vous soutient. Donc nous ne sommes pas à vos côtés», a alors objecté l'un des membres de la délégation américaine. «Et si celle-ci se range aux côté du Maroc ? Quelle sera la position de l'administration américaine?», avons- nous demandé. «Impossible», a-t-il dit. «En politique rien n'est impossible» a répliqué le Ministre sahraoui.
La réunion prendra fin sur une phrase du congressman: «les USA ne sont pas contre vous, mais nous défendons nos intérêts». Là, je voudrais reconnaître que les américain, malgré la défense de leurs intérêts, ont le mérite de comprendre leur interlocuteur qui leur dit «ceci n'est pas dans mon intérêt».
Cette rencontre, qui n'a pas été médiatisée, a peut-être contribué à créer un semblant d'espoir pour la compréhension de la cause sahraouie par les américains, principalement au niveau du Congrès.
L'entretien entre les deux parties, qui s'est déroulé dans les locaux de l'ambassade sahraouie, a été marqué par les propos de l'américain qui affirmait que «le roi du Maroc est un allié des américains alors que le Front POLISARIO fait partie du mouvement communiste mondial» (rappelez-vous les propos du responsable soviétique cité plus haut).
Voyez-vous nous sommes les victimes des grands.
Nous avons alors soutenu que «les Sahraouis n'ont rien contre la
personne du roi, ni contre la royauté au Maroc. Ils se sont érigés contre l'annexion de leur patrie par la force et le colonialisme marocain. Ils ne veulent pas de coalition avec qui que ce soit, parce que cette sorte de dépendance ne va pas dans le sens de leurs intérêts».
«La Libye vous soutient. Donc nous ne sommes pas à vos côtés», a alors objecté l'un des membres de la délégation américaine. «Et si celle-ci se range aux côté du Maroc ? Quelle sera la position de l'administration américaine?», avons- nous demandé. «Impossible», a-t-il dit. «En politique rien n'est impossible» a répliqué le Ministre sahraoui.
La réunion prendra fin sur une phrase du congressman: «les USA ne sont pas contre vous, mais nous défendons nos intérêts». Là, je voudrais reconnaître que les américain, malgré la défense de leurs intérêts, ont le mérite de comprendre leur interlocuteur qui leur dit «ceci n'est pas dans mon intérêt».
Cette rencontre, qui n'a pas été médiatisée, a peut-être contribué à créer un semblant d'espoir pour la compréhension de la cause sahraouie par les américains, principalement au niveau du Congrès.
Je m'arrête ici, espérant à l'avenir, si Dieu me prête longue vie, pouvoir éclairer ceux qui s'intéressent à cette étape importante de l'histoire de la lutte du peuple sahraoui.