14.3.08

7ème Session du Conseil des Droits de l’Homme

Point 4 de l’ordre du jour : Débat thématique sur les situations relatives aux droits de l’homme qui requièrent l’attention du Conseil.

Mouvement International des Jeunes et des Etudiants pour les Nations Unies
Movimiento Internacional de Jóvenes y Estudiantes para las Naciones Unidas

I S M U N

INTERNATIONAL YOUTH AND STUDENT MOVEMENT FOR THE UNITED NATIONS

Intervention de M’Hamed Mohamed Cheikh
14 mars 2008.

Monsieur le Président,

Le Mouvement International de la Jeunesse et des Etudiants pour les Nations Unies (ISMUN) est convaincu que l’ensemble des droits de l’homme sont indissociables et constituent des enjeux cruciaux, liés et interdépendants. Mais le principe d’universalité de ces droits auquel nous adhérons pleinement n’a, réellement de sens que s’il se fonde sur le respect effectif des droits de l’homme qui implique le respect du droit des peuples à disposer d’eux mêmes, notamment à l’indépendance et à la souveraineté sur leur terre.

Le peuple sahraoui, dont les souffrances demeurent une source de vive préoccupation est parmi ces peuples qui n’ont pas pu jouir, jusqu’à présent, de leurs droits légitimes, notamment celui de l’autodétermination malgré le nombre impressionnant de textes et de résolutions adoptés par les différents organes de l’ONU.

La situation humanitaire tragique du peuple sahraoui et l’ampleur des pratiques répressives dans les territoires occupés, ou les droits fondamentaux sont bafoués au quotidien par le Maroc, ont provoqué la frustration, la désillusion et l’amertume, accumulées durant plus de 32 ans d’occupation, mais elles ont surtout alimenté la colère, les sentiments de déception, d’injustice et de désespoir rendant difficile une situation déjà préoccupante. Et tout le monde sait quels résultats et quels fruits amers la frustration et l’amertume sont capables de produire à tout instant.

Monsieur le Président,

Plusieurs rapports confirment que la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental s’est, davantage détériorée ces derniers temps, notamment depuis que le Maroc a accentué, encore plus, le bouclage des territoires, intensifié la répression et procédé à plusieurs arrestations arbitraires qui n’ont même pas épargné les membres d’une délégation européenne composée de représentants de la CGT France, CGT Italie et CCOO Espagne, venus s’enquérir de la situation désastreuse des travailleurs sahraouis.

Dans son rapport annuel, Human Rights Watch a souligné que « le Maroc use de manière excessive et féroce de la force et des procès non équitables, et que la répression policière des manifestations a été plus féroce au Sahara Occidental que partout ailleurs ». Les graves atteintes aux droits de l’homme sont documentées par plusieurs organisations et institutions internationales dont le Haut Commissariat aux droits de l’homme qui, dans son rapport de 2006 a souligné que « toutes les violations des droits de l’homme commises au Sahara Occidental se nourrissent de la non application du droit fondamental qu’est celui de l’autodétermination ». D’ailleurs, l’on ne sait toujours pas pour quelle raison Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme n’a pas encore rendu public le rapport de sa mission au Sahara Occidental et pourquoi il ne veille pas à la mise en œuvre de ses recommandations.

La Communauté internationale est interpellée avec un sens accru de l’urgence car elle ne peut rester, plus longtemps, ni silencieuse, ni passive devant l’injustice énorme perpétrée contre le peuple sahraoui et les conséquences économiques et sociales dévastatrices de l’occupation illégale de son pays par le Maroc.

A quelques jours de l’examen du Royaume du Maroc dans le cadre de l’UPR, le Conseil des droits de l’homme ne doit pas faire un chèque en blanc au régime de ce pays dont il est connu et avéré, depuis longtemps, qu’il viole systématiquement les droits civils et politiques au Sahara Occidental.

Je vous remercie.